Sur le chemin de la sobriété énergétique
Engager les Français au-delà des écogestes

B.Maresca

Consommation & Modes de Vie N°CMV265

Résumé

La transition énergétique est au milieu du gué. La France a organisé un débat national qui s'est clos par une synthèse dans l'attente d'une loi-cadre. Au niveau européen, le sommet de Varsovie a révélé la difficulté d'une vision commune sur la politique énergétique. La montée en puissance des énergies renouvelables et l'amélioration des performances thermiques de l'habitat étant des processus de long terme, les pouvoirs publics misent sur les comportements des Français. Après les écogestes, le nouvel impératif s'appelle la sobriété énergétique. Celle-ci veut faire advenir un mode de vie moins consommateur d'énergie, mais suscite des réticences au nom de la liberté individuelle. En réalité, la sobriété ne peut se limiter à une injonction comportementale : elle doit être incorporée dès la conception de l'habitat, des équipements, de l'automobile, etc.
La progression du confort est, en effet, une dynamique collective qui continue de faire progresser la demande d'électricité dans un pays où le parc de bâtiments est de moins bonne efficacité
énergétique que celui des pays du Nord. La sensibilité écocitoyenne, qui s'est fortement accrue dans l'opinion, ne renverse pas la tendance. Le système institutionnel français a une faible capacité à stimuler des changements collectifs propres à mobiliser les citoyens en faveur de pratiques plus durables. Pour passer un cap, la France doit prendre le tournant du "bottom-up ", comme le font les Pays-Bas et l'Allemagne, c'est-à-dire stimuler l'innovation sociale en favorisant les initiatives collectives au niveau local, notamment par des opérations d'habitat participatif.


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