Sur les effets redistributifs des services collectifs destinés aux familles

N. Tabard

Sourcing Crédoc N°Sou1977-2164

Résumé

Le centre de cette analyse de la fréquentation ou de l'accès à certains services collectifs est la comparaison de différents types de facteurs ; le revenu figure parmi eux, mais aussi d'autres caractéristiques des familles analysées au préalable et résumées sous forme de variables mesurables, passibles d'un traitement analogue à celui du revenu.

On n'aborde cependant pas l'analyse de ces facteurs avec les mêmes présupposés. La comparaison des rôles respectifs du revenu et de ce qu'on a appelé le statut socio-culturel (synthèse statistique d'information sur l'origine sociale, la catégorie socio-professionnelle, le niveau et le type d'instruction) relève d'une problématique assez explicite tirée de notre expérience dans le domaine de la consommation. Au contraire l'analyse des autres facteurs (la densité de sociabilité ou les différences d'opinions émises quant au degré d'autonomie des membres de la famille) est purement exploratoire.

La comparaison entre revenu et statut socio-culturel est pour nous un moyen de formaliser le mode inégalitaire d'accès aux biens et services de consommation, du haut vers le bas de l'échelle sociale et la dynamique de ce processus. Appliquée aux services et équipements collectifs la démarche dans laquelle on s'oriente ici est une façon de poser le problème qui est au centre de nos préoccupations : les mécanismes inégalitaires observables dans le domaine des biens marchands se reproduisent-ils dans celui des biens collectifs ?

On ne prétend pas avoir mis au point une formalisation satisfaisante du processus inégalitaire de diffusion et de sa reproduction, mais c'est notre objectif, à la fois comme grille d'analyse donnant une certaine maîtrise de cette réalité, mais aussi comme instrument de contrôle des politiques sociales.

La répartition à un instant donné peut être regardée comme une correspondance entre deux hiérarchies duales l'une sur les biens et services, l'autre sur les individus. La formalisation la plus simple de cette correspondance statique est représentée par le schéma de la figure 6 où sont mis en relation l'élasticité par rapport au revenu du taux de fréquentation et le taux de fréquentation lui-même. Ce coefficient d'élasticité n'est ici qu'un coefficient d'inégalité par rapport au revenu, indicateur simple et homogène de distance en fonction de ce critère de classement des individus. Le schéma de la figure 6 illustre de façon intuitive et très imprécise le mode majoritaire de répartition des biens et son état à un instant donné : les services et équipements de fréquentation rare sont inégalement diffusés dans la population ; l'inégalité dans les deux sens soit en faveur des revenus les plus élevés, soit en faveur des revenus les plus bas (actions relevant de l'assistance) ; une plus large diffusion s'accompagne d'une plus grande inégalité : le taux de fréquentation augmente en même temps que l'élasticité diminue en valeur absolue.


Contact

142, rue du Chevaleret 75013 Paris
01 40 77 85 10
ligne 6 station Chevaleret
ligne 14 station Bibliothèque
RER C station Bibliothèque
Bus 27 arrêt Nationale