Quelles sont les conséquences de la baisse du pouvoir d'achat et du sentiment d'une hausse des prix ?

P. Hébel

Sourcing Crédoc N°Sou2005-1722

Résumé

• Alors que l’inflation ralentit nettement depuis avril 2004, le sentiment d’augmentation des prix a resurgi en septembre dernier. La divergence entre les courbes d’inflation perçue et d’inflation effective est problématique puisque, selon plusieurs études, elle a eu un impact négatif significatif sur les dépenses de consommation en volume des ménages (la perte est estimée à -0,7 point de croissance pour l’année 2004).

• Pourtant, pour la première fois depuis au moins six ans, les prix de la grande distribution ont diminué de 1,1% en un an. Les prix des marques nationales baissent depuis octobre 2004.

• Quels sont les facteurs explicatifs de ce nouveau décalage ?

> Des augmentations fortes des prix des charges de logement : électricité, le gaz, les loyers, les charges de logement (assainissement, ordures, ...); mais aussi des services postaux, des services domestiques, des crèches et services à la personne (maisons de retraites, services municipaux), de transport urbain.

> Un contre coup de l’effet médiatique sur le suivi des nouveaux indicateurs de suivi des prix dans la grande distribution. Durant la période de suivi des impacts de la loi Sarkozy, de nombreux messages médiatiques se développaient autour des baisses de prix, ensuite le débat s’est tourné vers la baisse du pouvoir d’achat.

> Le pouvoir d’achat par ménage est de nouveau stable en 2004 et 2005. Les revenus du salaire, notamment dans le privé croissent peu. Le sentiment de baisse de pouvoir d’achat exacerbe le sentiment d’augmentation des prix.

• La conséquence de la baisse du pouvoir d’achat et du sentiment d’une hausse des prix est l’apparition de nouveaux comportements de consommation. Les consommateurs arbitrent en défaveur des produits de grande consommation et en faveur des produits de nouvelles technologies.

> Les baisses de prix dans les secteurs de la grande consommation se traduisent par une baisse en volume des ventes. En 2004, le poste « Produits des industries agricoles et alimentaires » a baissé de 1,4% en volume, il avait diminué en 2003 de 0,4%. Cette baisse n’avait jamais été observée par le passé.

> En période de faible augmentation du pouvoir d’achat, les arbitrages des ménages ont été délicats. Les ménages ont puisé dans leur épargne et ont utilisé du crédit pour continuer à consommer des produits de loisirs. Le poste bien d’équipement a progressé de 15,4% en volume en 2004.

> L’alimentation pesant de moins en moins dans le budget des ménages (14,4% seulement en 2004), les baisses de prix dans la grande distribution ne sont pas perceptibles par les consommateurs.


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