Que cache la baisse de l'épargne des ménages depuis 10 ans ?

Mai-Phuong Tachon

Consommation & Modes de Vie N°CMV5

Résumé

Depuis dix ans le taux d'épargne des ménages baisse : de 18,6% en 1975, année record, il est progressivement tombé à 13,7% en 1984. Alors que de 1950 à 1984, soit sur 35 ans, le taux d'épargne moyen a été de 14,8%. Si certains font remarquer que ce tassement est loin d'être aussi important que, par exemple, la baisse de la part de l'alimentation dans le budget des ménages, d'autres soulignent que l'épargne est la condition de l'investissement et que plus que jamais, le financement des entreprises rend aujourd'hui nécessaire une épargne abondante et longue.
Vouloir inciter les Français à gonfler leur bas de laine oblige à s'interroger sur ce qui pourrait les faire épargner plus et durablement. Savoir ce qui les a poussé à épargner plus dans le passé peut apporter des éléments de réponse. Sur ce passé, un double constat s'impose :
- de 1950 à 1975, l'achat de logements a joué un rôle déterminant dans la constitution des placements des ménages, puisqu'il a représenté en moyenne 70% de l'épargne totale des ménages. En 1984, il n'en représentait plus que 63%.
- de 1975 à 1984, nous l'avons vu, les Français ont épargné moins; de plus ils l'ont fait différemment. En particulier les placements en actions et obligations se sont fortement développés au détriment de l'épargne classique (livrets d'épargne, dépôts à terme, bons). Cette évolution n'a cependant pas été suffisante pour compenser la baisse du taux d'épargne globale. Les nouveaux produits, SICAV et fonds communs de placement, sont en effet complexes et leur finalité est souvent mal perçue des épargnants.
Aujourd'hui des produits d'épargne-assurance et d'épargne-retraite sont étudiés avec soin : ils pourraient être la base d'une épargne attirant un public plus large.


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