La perception du chômage et des politiques de l'emploi, vague de fin 1990

L. Clerc - A. Dufour

Collection des rapports N°R110

Résumé

L'optimisme qui caractérisait depuis quelques années le jugement des Français sur l'évolution future du chômage est remis en question fin 1990. Une écrasante majorité de la population (76%) émet en effet un avis "sombre", prédisant une augmentation du nombre de chômeurs pendant plusieurs années. La menace personnelle ressentie face au chômage reste, quant à elle, assez stable ces dernières années. C'est dans ce contexte que doivent être appréciées les attitudes des Français dans les trois domaines au cœur de ce rapport :

- La perception des politiques d'indemnisation du chômage : une minorité non négligeable de Français continue à croire que tous les chômeurs sont indemnisés. En période faste (excédent du régime d'assurance chômage), la générosité est prédominante et elle s'exprime par la volonté d'améliorer l'aide en augmentant le nombre de chômeurs indemnisés. En période difficile (déficit du régime), la prudence prend alors le pas sur la générosité puisque l'on souhaite plutôt diminuer les dépenses.

- La politique de l'emploi et de lutte contre le chômage : l'image globale de la politique de lutte contre le chômage s'est certes un peu améliorée en 1990, mais elle reste encore assez négative dans l'opinion. Les avis sont d'ailleurs partagés sur les catégories de chômeurs à aider en priorité : les Français mettent zen avant l'aide aux jeunes et aux chômeurs de longue durée. On préconise cependant plutôt des solutions spécifiques pour chaque catégorie de personnes en difficulté. Les préférences vont globalement aux expériences de travail rémunéré en entreprise ou à des exonérations de cotisations sociales. En particulier, l'allégement des coûts salariaux dans les P.M.E. obtient l'assentissement des trois quarts des Français.

- L'appréciation de l'effort financier de la collectivité en matière de redistribution. Ce sont les "pauvres" que les Français considèrent comme les catégories pour lesquelles les efforts de la collectivité sont les plus insuffisants, avant les personnes âgées, puis les chômeurs. Il reste que les "étrangers" sont cités par ailleurs comme les premiers bénéficiaires des prestations sociales.


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