Les Français face au deuil

Franck Lehuédé, Renata de la Fuente, Théo Le Picard, Marianne Bléhaut,

Sourcing Crédoc N°Sou2025-4048

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Résumé

Les Français face au deuil

Quatrième édition du baromètre sur le vécu du deuil – une étude commandée par l’association Empreintes avec le soutien du Syndicat de l’Art Funéraire (SAF, ex-CSNAF). Objectif : alerter sur les difficultés rencontrées par les personnes endeuillées et mieux comprendre ce qui rend certains deuils particulièrement difficiles, parfois durables, voire pathologiques.

Des représentations centrées sur l’émotion

Le deuil est d’abord associé à des dimensions émotionnelles : tristesse, perte du défunt... Très rarement, il est envisagé comme un processus. Cette perception reste centrée sur le choc de la disparition, moins sur l’évolution dans le temps.

Un phénomène universel, aux facteurs aggravants identifiés

Le deuil touche la quasi-totalité de la population. 89 % des Français déclarent avoir déjà vécu un décès qui les a profondément affectés. Ces décès concernent le plus souvent un membre de la famille ou une personne accompagnée au quotidien. Ils surviennent plus fréquemment à domicile, concernent des personnes de moins de 70 ans, et dans un contexte de maladie grave comme le cancer.

Des deuils qui durent… parfois à vie

Le temps n'efface pas toujours la douleur. 37 % des personnes ayant perdu un proche il y a cinq ans ou plus se disent toujours en deuil. Et parmi celles qui n’ont pas « terminé » leur deuil, 34 % pensent qu’il ne prendra jamais fin.

Vers un trouble du deuil prolongé ?

11 % des personnes endeuillées présentent des signes pouvant indiquer un trouble du deuil prolongé : un an ou plus après la perte, elles déclarent un impact négatif persistant sur au moins un domaine important de leur vie. Plus de 85 % ressentent un manque profond, un désir de proximité avec la personne disparue ou une douleur émotionnelle intense (culpabilité, colère). Trois sur quatre évitent tout ce qui rappelle le ou la disparu. 85 % ressentent de la solitude, et près des trois quarts se sentent coupées des autres, confuses quant à leur rôle dans la vie, ou peinent à accomplir les tâches du quotidien.

Le deuil compliqué en cas de dispersion des cendres

Certains gestes post-mortem peuvent être source de souffrance : 28 % des personnes ayant vécu une dispersion des cendres après crémation estiment que cela a nui à l’entretien du souvenir du défunt. 24 % estiment même que cela a freiné leur cheminement de deuil.

Des impacts lourds sur la santé et les comportements

Les conséquences du deuil s’expriment aussi sur le plan physique et psychologique :

  • 10 % des endeuillés déclarent avoir contracté une maladie ou vu une pathologie s’aggraver, avec un diagnostic médical dans 84 % des cas.
  • 40 % déclarent avoir augmenté leur consommation d’alcool ou de tabac, 47 % celle de médicaments, et 57 % celle de nourriture.
  • Six personnes sur dix rapportent souffrir d’épisodes dépressifs, et une sur cinq confie avoir eu des pensées suicidaires.
  • La moitié évoque un sentiment d’isolement profond.
  • 13 % ont déménagé après un décès, principalement pour ne plus vivre dans les lieux associés au défunt.

La sphère professionnelle n’est pas épargnée

Problèmes de concentration, sentiment de ralentissement, épuisement : les conséquences du deuil s’invitent aussi dans la vie professionnelle. 12 % des personnes endeuillées ont même quitté leur emploi à la suite d’un décès.




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