Résumé
En raison du vieillissement de la population, le nombre de décès par an est passé en France de 538000 en 2005 à 646000 en 2024. Les Français sont nombreux à avoir expérimenté au moins un deuil marquant : c’est le cas de près de 9 sur 10 en 2025. Dans une société où l’influence du religieux diminue tandis que l’isolement augmente, l’impact de la disparition d’un proche peut s’avérer plus long et douloureux ainsi que plus difficile sur le plan professionnel. À la demande de l’association Empreintes avec le soutien du Syndicat de l’Art Funéraire, le CRÉDOC a réalisé pour la quatrième fois une enquête portant sur le vécu du deuil par les Français, sa durée et les conséquences sur la santé, la vie sociale et l’activité. Elle porte sur un échantillon de 3475 répondants de 18 ans ou plus interrogés par Internet. Les résultats de la dernière vague (juin 2025) montrent que pour une personne concernée sur deux, le deuil dure au-delà d’une année, un phénomène particulièrement marqué lorsque le lien affectif est fort ou que le décès est brutal. Ce deuil qui s’étire parfois au-delà de cinq ans pour plus du tiers des enquêtés, entraîne de lourdes conséquences psychiques, physiques et sociales: maladies, épisodes dépressifs, comportements à risque, isolement, difficultés professionnelles, voire perte d’emploi. Certaines populations — jeunes, femmes, familles monoparentales ou indépendants — apparaissent plus vulnérables face à ce type de deuil.