Espace et modes de vie Typologie de l'Essonne Quartiers

F. Château - N. Tabard

Collection des rapports N°R7

Résumé

On a placé en amont des phénomènes la position des ménages dans le système productif, en faisant dépendre la structure socio-économique de l’espace sous toutes ses formes. C’est sur la fécondité de cette problématique qu’on revient ici, par les résultats qu’elle produit.

Aucune information sur le logement ne participait à cette construction ; or les principales lignes de force structurant l’espace de l’Essonne opposent à la fois les formes de construction, maison ou immeuble, et leur appartenance au secteur social ou au secteur privé. La profession, le type d’activité, le statut de l’emploi des résidents d’endroits où sont construits des grands ensembles ne sont pas le- mêmes que ceux des petits logements ou des maisons individuelles, ce qui n’empêche pas ces deux formes d’être bâti d’être très hétérogènes. S’il y a plus de fonctionnaires là où il y a de grands immeubles de logements HLM, cela peut être des employés du secteur santé voisins des ouvriers non qualifiés de l’industrie ; mais cela peut être aussi des cadres et des professions intermédiaires de l’administrât, ion et leurs voisins seront plutôt alors des professions commerciales et administratives des entreprises. S’il y a davantage de salariés du privé là où les maisons individuelles dominent le bâti, les différences sont considérables, entre les "vieux centres historiques" où l’on trouvera les artisans et les commerçants, beaucoup de retraités... et l’habitat confortable des maisons dispersées où résident les cadres des secteurs de pointe.

Les informations de base étaient statiques (données du recensement de 1982) ; or les principales oppositions dans l’Essonne intègrent l’âge des habitants comme celui du bâti. On arrive à visualiser ainsi des modes différents de développement des communes ; certaines croissent à partir d’une très vieille ville ou de très vieux boums en créant à leur périphérie des quartiers nouveaux, voire un autre pôle. La population de la commune devient alors hétérogène, pas seulement selon la profession, mais aussi selon le degré d’enracinement : les Essonnois d’origine demeurent dans les quartiers originels. D’autres communes n’ont pratiquement pas de centre ancien.

Il apparaît aussi la diversité du contenu de chaque profession. Celle-ci procède d’abord de l’éclatement qui a été volontairement opéré ici ; selon la branche d’activité par exemple, chaque profession est divisée dans l’espace, entre les salariés des branches de pointe ou celles en déclin, selon le statut entre les fonctionnaires et les salariés du privé. Mais l’analyse des migrations alternantes a mis en évidence une hétérogénéité à un niveau encore plus fin, interne aux catégories détaillées utilisées ici. Par la hiérarchie des lieux de travail, on découvre ces différences internes entre les membres d’une même profession h citant des espaces socio-économiques différents.

L’enquête ESSONNE permet d’analyser avec des informations pertinentes ces différences en ajoutant une autre dimension, celle des pratiques économiques des ménages.


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