Baromètre DJEPVA sur la jeunesse 2016

I. Aldeghi - N. Guisse - S. Hoibian - P. Jauneau-Cottet - C. Maes

Collection des rapports N°R332

Résumé

Les 18-30 ans ont la particularité de se situer à une période que l’on peut qualifier de charnière au regard de l’enjeu qu’elle recouvre pour les individus et des évolutions qui lui sont associées : le passage à l’âge adulte. Olivier Galland appréhende ce processus au travers de la notion d’indépendance qu’il définit comme la possibilité pour un jeune d’accéder à trois attributs : un emploi stable, un logement à sa charge et le début d’une vie commune en couple. Alors qu’auparavant ces étapes apparaissaient comme chronologiques, elles tendent à se désynchroniser, et sont parfois discontinues, voire réversibles. L’acquisition de l’indépendance est plus tardive aujourd’hui. L’Enquête nationale sur les ressources de jeunes révèle ainsi que fin 2014, sept jeunes âgés de 18 à 24 ans sur dix bénéficient d’un soutien financier régulier. L’autonomisation tardive des générations récentes s’inscrit dans un contexte économique où les difficultés d’insertion socioprofessionnelle et l’accroissement du taux de pauvreté touchent les jeunes de manière accrue. Ils sont particulièrement affectés par les effets de la crise de 2008. Les jeunes constituent ainsi selon l’INSEE la catégorie d’âge la plus vulnérable économiquement : en 2013, la pauvreté concerne près d’un jeune sur cinq (le taux de pauvreté est de 19% des 18-29 ans contre 14% dans l’ensemble de la population française). Les jeunes sont également confrontés à un taux de chômage plus élevé que la moyenne. Au premier trimestre 2016, le taux de chômage au sens du BIT chez les 15-24 ans s’élevait à 24%, contre 10% pour l’ensemble de la population active. Et parmi 15-29 ans en emploi, plus du tiers est en emploi court, CDD ou intérim (36% en 2014 contre 11% en moyenne).

Dans ce contexte, la jeunesse constitue l’une des cibles prioritaires des pouvoirs publics. Le plan priorité jeunesse élaboré en 2013 a pour objectif « d’accompagner les jeunes dans leur parcours, leur vie quotidienne, leurs projets afin de favoriser leur accès à l’autonomie et à la responsabilité dans les meilleures conditions possible ». Il vise une action concertée des politiques publiques autour de quatre fondamentaux : 

- favoriser le droit commun pour l’accès aux droits sociaux, - viser l’autonomie et la sécurisation des parcours dans leur globalité, - lutter contre les inégalités et les discriminations,

- encourager la participation des jeunes et la co-construction des politiques publiques.

Plusieurs actions et dispositifs sont développés autour de ces axes dans l’optique d’améliorer les conditions de vie des jeunes, notamment dans les domaines de l’emploi, de la formation, de l’insertion sociale et professionnelle, du logement, de la santé, des loisirs, de la mobilité, ou encore de l’engagement. 

Dans ce contexte et afin de mieux appréhender les conditions de vie, modes de vie, aspirations et attentes des jeunes, le CRÉDOC a réalisé en 2016 une enquête nationale auprès de 4 000 jeunes âgés de 18 à 30 ans, à la demande de la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA) et avec l’appui de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP) (voir détail de la méthodologie en annexe). 

L’enquête n’a pas pour vocation de balayer la totalité du champ jeunesse, mais plutôt d’explorer des thématiques moins développées par les outils d’observation qui existent par ailleurs. Trois grandes thématiques ont été abordées dans l’étude et structurent le présent rapport :

• Le regard porté sur la société et leur propre situation : l’état d’esprit actuel, le regard porté sur la qualité des relations entre les individus, la satisfaction vis-à-vis de la vie actuelle, les perspectives futures, les conséquences vécues des attentats du 13 novembre 2013.

• L’engagement citoyen : l’adhésion associative, l’engagement bénévole, les freins et leviers à l’engagement bénévole, la mobilisation citoyenne au travers des réseaux sociaux, la valorisation de la parole des jeunes, le service civique (la connaissance du dispositif, les avantages et inconvénients perçus, l’envie de s’engager).

• L’accès aux droits et aux dispositifs en faveur de l’insertion : les attentes d’aides des pouvoirs publics, l’accès aux droits sociaux (le non-recours, les motifs de non-recours, la connaissance des dispositifs sociaux, les sources d’information mobilisées pour se renseigner sur les droits), le renoncement aux soins médicaux, la mobilité et l’expérience internationale (les départs à l’étranger hors vacances au cours des cinq dernières années, les motifs de départs, les apports d’une expérience internationale et les freins à sa réalisation, la reconnaissance des acquis de l’expérience de mobilité).

De nombreuses questions visant à caractériser précisément la population des jeunes ont par ailleurs été insérées afin d’obtenir une vision fine des conditions de vie des jeunes et de pouvoir analyser les thématiques retenues en fonction des principaux marqueurs sociaux, économiques et démographiques : sexe, âge, lieu d’habitation, niveau de diplôme, situation d’activité détaillée, situation de logement, situation familiale, origine sociale, niveau de revenus (voir encadré méthodologique pour le détail de la construction de l’indicateur sur le niveau de vie des jeunes). 

Le questionnaire complet est disponible en annexe.


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